Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/60

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J’armerai de rigueurs jusqu’à la moindre oeillade,
Et réglerai si bien toutes mes actions,
Qu’il ne pourra juger de mes intentions.
Pour le moins aussitôt que par cette conduite
Tu seras de son cœur suffisamment instruite,
S’il demeure constant, l’amour et la pitié,
Avant que dire adieu, renoueront l’amitié.

Célidée.

Il va bientôt venir. Va-t’en, et sois certaine
De ne voir d’aujourd’hui Lysandre hors de peine.

Hippolyte.

Et demain ?

Célidée.

Et demain ? Je t’irai conter ses mouvements
Et touchant l’avenir prendre tes sentiments.
O dieux ! si je pouvais changer sans infamie !

Hippolyte.

Adieu. N’épargne en rien ta plus fidèle amie.


Scène VII


Célidée.

Quel étrange combat ! Je meurs de le quitter,
Et mon reste d’amour ne le peut maltraiter.
Mon âme veut et n’ose, et bien que refroidie,
N’aura trait de mépris si je ne l’étudie.