Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/77

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Hippolyte.

Savez-vous donc à quoi la raison vous oblige ?
C’est à me négliger, comme je vous néglige.

Lysandre.

Je ne puis imiter ce mépris de mes feux,
À moins qu’à votre tour vous m’offriez des vœux :
Donnez-m’en les moyens, vous en verrez l’issue.

Hippolyte.

J’appréhenderais fort d’être trop bien reçue,
Et qu’au lieu du plaisir de me voir imiter
Je n’eusse que l’honneur de me faire écouter,
Pour n’avoir que la honte après de me dédire.

Lysandre.

Souffrez donc que mon cœur sans exemple soupire,
Qu’il aime sans exemple, et que mes passions
S’égalent seulement à vos perfections.
Je vaincrai vos rigueurs par mon humble service,
Et ma fidélité…

Célidée.

Et ma fidélité… Viens avec moi, Florice :
J’ai des nippes en haut que je veux te montrer.


Scène VI

Hippolyte, Lysandre.


Hippolyte.

Quoi ? sans la retenir, vous la laissez rentrer ?
Allez, Lysandre, allez ; c’est assez de contraintes ;