Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/79

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Lors notre esprit en juge ; et suivant le mérite,
Il fait croître une ardeur que cette vue excite.
Si la mienne pour vous se relâche un moment,
C’est lors que je croirai manquer de jugement ;
Et la même raison qui vous rend admirable
Doit rendre comme vous ma flamme incomparable.

Hippolyte.

Epargnez avec moi ces propos affétés.
Encore hier Célidée avait ces qualités ;
Encore hier en mérite elle était sans pareille.
Si je suis aujourd’hui cette unique merveille,
Demain quelque autre objet, dont vous suivrez la loi,
Gagnera votre cœur et ce titre sur moi.
Un esprit inconstant a toujours cette adresse.


Scène VII

Chrysante, Pleirante, Hippolyte, Lysandre.


Chrysante.

Monsieur, j’aime ma fille avec trop de tendresse
Pour la vouloir contraindre en ses affections.

Pleirante.

Madame, vous saurez ses inclinations ;
Elle voudra vous plaire, et je l’en vois sourire.
(À Lysandre.)
Allons, mon cavalier, j’ai deux mots à vous dire.