Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/84

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Outre que, de mon cœur pleinement exilé,
Et n’y conservant plus aucune intelligence,
Il est trop glorieux pour n’être rappelé
Qu’à servir ma vengeance.

Mais j’aperçois celui qui le porte en ses yeux.
Courage donc, mon cœur ; espérons un peu mieux.
Je sens bien que déjà devers lui tu t’envoles ;
Mais pour t’accompagner je n’ai point de paroles :
Ma honte et ma douleur, surmontant mes désirs,
N’en laissent le passage ouvert qu’à mes soupirs.


Scène XI

Dorimant, Célidée, Cléante.


Dorimant.

Dans ce profond penser, pâle, triste, abattue,
Ou quelque grand malheur de Lysandre vous tue,
Ou bientôt vos douleurs l’accableront d’ennuis.

Célidée.

Il est cause en effet de l’état où je suis,
Non pas en la façon qu’un ami s’imagine,
Mais…

Dorimant.

Mais… Vous n’achevez point, faut-il que je devine ?

Célidée.

Permettez que je cède à la confusion,
Qui m’étouffe la voix en cette occasion.
J’ai d’incroyables traits de Lysandre à vous dire :