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ACTE II, SCÈNE II 103

SCÈNE III.

PAULINE, STRATONICE. STRATONICE.

Je VOUS ai plaints tous deux, j'en verse encor des larmes; Mais du moins votre esprit est hors de vos alarmes : Vous voyez clairement que votre songe est vain; 375

Sévère ne vient pas la vengeance à la main.

PAULINE.

Laisse-moi respirer du moins, si tu m'as plainte:

Au fort de ma douleur tu rappelles ma crainte;

SoufTre un peu de relâche à mes esprits troublés.

Et ne m'accable point par des maux redoublés. 580

STRATONICK.

Quoi! vous craignez encor?

PAULINE.

Je tremble, Stratonice; Et, bien que je m'eflfraye avec peu de justice, Celte injuste frayeur sans cesse reproduit L'image des malheurs que j'ai vus cette nuit.

STRATONICE.

Sévère est généreux.

PAULINE.

Malgré sa retenue, 585

Polyeucte sanglant frappe toujours ma vue.

STRATONICE.

Vous voyez ce rival faire des vœux pour lui.

PAULINE.

Je crois même au besoin qu'il serait son appui :

573. Corneille a écrit plaint snns accord. Au reste, dans ses Remarque» nouvelles, le P. Bouhoiirs établissait remnie règle que le participe rede\iont indédinatile quand il est suivi d'autre chose.

578. Le fort d'une chose, c'en est le plus haut degré : Gomeille a écrit le fort des ombres [Horace, 743) et Boileau :

Point de glace, bon Dieu, dans le fort de l'été! {Sa.tires, ffl.)

Tu rappelles, tu réveilles, tu ranimes :

Bapiielcz. rappelez cette vertu sublime. (Cinna, 1315.)

Je viens de ?-(i;);Wer ma raison tout enlioie. {Bérénice, V, 7.)

579. Relâche, répit, intervalle dans un état douloureux: Ta charmais trof) ma peine, et le Ciel. Mai s'en ttche.

Nous vend déjà bien cher ce moment de reUlche. {Horace, 748.)

Sur ce pluriel esprits \oycz la note du v. 483.

585. avoir de la retenue, c'est proprement savoir se contenir; mais il faut avouer que ce mot semble faible en cet endroit où il ne s'agit pas seulement de la modération, mais de la magnanimité de Sévère.

S87. Yar. Voas-mime êtes tëmoio des voeux qa'il (ait pour lai. (1643-1656.)

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