Page:Coule - De la désinfection au point de vue de la police sanitaire.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’acide azotique, employé pour la première fois en France par Boissieu, en 1767, a eu beaucoup de vogue. Il s’est d’abord propagé en Angleterre et aux États-Unis, où Smith le fit connaître. Pour faire dégager l’acide, voici comment on opère : On met, par exemple, dans un vase de terre 100 gr. d’azotate de potasse, et, après avoir placé ce vase sur un réchaud au milieu de l’écurie, on y verse 90 à 100 gr. d’acide sulfurique. L’acide sulfurique décompose le sel, s’empare de la potasse et laisse dégager l’acide azotique sous forme de vapeurs blanches très expansibles. La proportion ci-dessus indiquée suffit pour opérer la désinfection d’un local de 20 m. c. Cette opération doit durer environ dix heures ; après ce temps on ouvre les portes et fenêtres et on renouvelle l’air par les procédés déjà connus.

L’acide chlorhydrique, de même que ce dernier, a été employé en fumigations. Ses vapeurs sont plus expansibles, mais son action destructive de la matière organique paraît être moindre. Ces deux acides agissent sur les matières organiques imprégnées de virus en détruisant ces matières, qui ne sont que le véhicule de ceux-ci. Ils facilitent ainsi le transport des virus par les divers agents physiques que j’ai déjà décrits ; les faits prouvent en effet leur efficacité. Ces acides neutralisent, en outre, avec facilité les gaz méphitiques de nature alcaline, et ils sont d’un bon usage pour désinfecter les matières organiques en voie de putréfaction.

L’acide sulfurique est aussi employé ; mais ses vapeurs, d’une densité considérable, font qu’on lui pré-