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impitoyablement condamnée au travail. Telle est la cause de la maigreur des mères dont doivent inévitablement se ressentir les produits.

On distingue deux sortes d’élevage : l’un pour la boucherie, l’autre pour le travail.


A. — Élevage pour la boucherie. Le premier, à proprement parler, ne mérite pas ce nom. Destination presque commune des jeunes animaux, la boucherie ne comporte pas autant de difficultés que le travail ; elle n’impose la nécessité d’aucun choix. Il ne s’agit pas de corriger la conformation, mais de faire développer la graisse, c’est-à-dire de remplir de substance hydro-carbonée les mailles du tissu cellulaire. C’est ici que l’on voit bien l’utilité des fourrages, non que leur consommation doive rentrer en ligne de compte pour les jeunes bêtes destinées à être sacrifiées, mais parce que plus les mères seront abondamment nourries, plus aussi leurs produits se développeront promptement. Ici, comme partout, le proverbe : tel fourrage, tel bétail, devient axiome ou se démontre par lui-même. Bien des propriétaires, voulant utiliser les vaches pour le travail, se procurent de bonnes laitières bretonnes pour servir de nourrices et de bêtes de rente. Jusqu’à un mois et demi à deux mois, cette précaution n’est guère nécessaire. À deux mois, il est d’usage d’ajouter à l’alimentation par le lait quelques substances nutritives et facilement digestibles, telles que farineux, son, herbes tendres. Ainsi entretenus, les jeunes animaux arrivent jusqu’à l’âge de trois mois, époque à laquelle ils sont généralement sacrifiés. Pendant tout ce temps, on a soin de les tenir attachés dès l’âge de 4 ou 5 jours ; c’est là une condition éminemment favorable à la formation de la graisse, par la tranquillité, le calme et un fréquent décubitus. Il n’en est pas de même de