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que dans le Bazadais on sait les apprécier à leur juste valeur ; tous les auteurs en témoignent dans leurs ouvrages. Dès les premiers jours, le jeune veau reçoit les caresses de tous les gens de la ferme ; on l’approche, on lui prodigue mille soins. Plus tard, sa propreté ne laisse rien à désirer ; le soigneux agriculteur ne tarde pas à l’habituer de bonne heure au pansage. De temps en temps, il lui fait la toilette. Aussi, à la visite d’un ami, son premier soin sera de le conduire à l’étable et de lui faire admirer la bonne tenue de son bétail. Il estime son bœuf ou sa vache autant que l’Arabe son cheval ou son dromadaire. La cause de cette bonne éducation réside dans les mœurs et dans une sorte de spécialité ; n’ayant pas à donner ses soins à l’élevage du cheval, l’agriculteur s’occupe de son mieux de celui du bœuf. Un point essentiel, c’est de n’aborder, à l’étable, un jeune animal qu’avec ménagements, pour ne pas l’effrayer et le rendre peureux. Cette précaution est d’autant plus utile à prendre, pour le bœuf bazadais, que de son naturel il est vif, emporté. Il deviendrait vite ombrageux : c’est ce que lui reproche M. Dupont, quand il le qualifie d’oiseleur. L’éducation seule peut remédier à ces inconvénients et rendre doux un caractère irritable. Si quelque sujet se montre réfractaire, il est généralement sacrifié à la boucherie.

La première éducation terminée, commence le dressage qui n’en est que le couronnement. Les premières opérations ont pour but de diminuer la fougue par un peu de fatigue ; on y parvient en faisant faire à l’élève de fréquentes sorties, à côté de sa mère ou d’un bœuf de la ferme, pour le maîtriser et régler ses mouvements. En répétant cet exercice, on le rend plus calme et plus facile à conduire ensuite à la main ; cette seconde éducation demande une grande assiduité, une grande constance et un art consommé des maniements