Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CLITANDRE.

Cela est vrai, & c’est à cause de cela précisément que je ne conçois pas votre curiosité. Ces sortes d’aventures sont si peu variées, que qui en sçait une, en sçait mille. Au reste, puisque vous le voulez, je ne vous cacherai rien.

CIDALISE.

Avant tout, ouvrez un peu plus ce rideau ; je ne vois pas.

CLITANDRE.

J’étois allé, au commencement de l’été, à la campagne chez Julie. Il y avoit beaucoup de monde, Araminte entre autres, que personne ne desire, & qui se prie par-tout. Je commençois à perdre beaucoup de la douleur que l’inconstance de Célimene m’avoit causée, & de jour en jour ma liberté me devenoit plus à charge. Je brulois de me rengager, & si vous me permettez de vous le dire, mon cœur, qu’à votre entrée dans le monde, vous aviez