Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paru que j’aurois été plus heureux encore, & que j’aurois eu moins à prendre sur mon imagination, si elle eût eu autant à se loüer de la nature, qu’elle sembloit le croire. J’ai le malheur d’être fort curieux. Mon doute me tourmentoit, je la priai donc de le faire cesser. Rien n’étoit si simple, ni même si galant que cette prière. Vous ne pourriez cependant que difficilement imaginer combien j’eus de peine à la lui faire agréer. Cette proposition blessoit mortellement sa pudeur.

CIDALISE.

Ah ! quel conte ! Ce scrupule étoit bien placé !

CLITANDRE.

Enfin ; elle ne vouloit pas, mais je voulois, moi, & quelque résistance qu’elle m’opposât, je voulus si bien, qu’elles fut obligée de céder. Ah ! Madame…