Page:Crémieux et Tréfeu, Geneviève de Brabant (1867).djvu/51

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SIFROY.

Oui, grand prince… à l’instant… (À Narcisse.) Sonne mes gens… ouvre au maître… Je passe un cuissard pour vous faire honneur… Je l’entends qui monte l’escalier… Je ne serai jamais prêt… N’entrez pas… Quelle nuit !…

MARTEL, ouvrant la porte d’un coup de marteau qu’il tient à la main, il porte sur le flanc gauche un parapluie de couleur vive.
I
J’arrive armé de pied en cap !
On dit que les infidèles
Ont franchi les Alpes par Gap
Et pris trois citadelles ;
Qu’en traversant la Suisse en long,
Dans leur itinéraire,
Pour être invulnérabl’s, ils ont
Bu tout le vulnéraire.
Ah ! que je les plains,
Ces pauvres Sarrasins !…
II
Déjà tous les preux, réunis
Pour cette guerre sainte,
Dans la plaine de Saint-Denis
Sont à prendre l’absinthe !
Dépêchez-vous donc, fainéants,
Il s’agit d’une fête,
Nous allons tous aux mécréants
Mettre Martel en tête
Ah ! que je les plains,
Ces pauvres Sarrasins !
TOUS.
Ah ! que je les plains ! etc.
MARTEL.

Sang et torture ! Tonnerre et foudre ! Quel est le polisson qui m’a versé… Qu’il se nomme, ou je démolis la maison de fond en comble !

SIFROY.

Seigneur… le polisson, c’est moi.

Il tombe à genoux.