Page:Crémieux et Tréfeu, Geneviève de Brabant (1867).djvu/52

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MARTEL.

Toi ! mille noms d’une pioche !

Il lève son marteau.
SIFROY.

Arrêtez, prince !… c’était de l’eau filtrée…

MARTEL, calmé, montrant son parapluie.

Il est heureux que j’aie ouvert à temps les armes de mes aïeux !

SIFROY, étonné.

Ce sont les armes de vos ?…

MARTEL.

Les armes des Pépin… d’Héristal, sans doute… Ah ! si tu les avais souillées… Mon père Pépin d’Héristal me les a léguées sans tache… Je les rendrai sans tache à mon fils Pépin le Bref ! Mais il ne s’agit pas de ça. Je viens te chercher…

SIFROY.

Me chercher ? Ah bien ! vous arrivez dans un fichu moment ! Est-ce qu’en entrant ici vous n’avez rien remarqué ?

MARTEL, à la fenêtre, posant son marteau debout, la main au-dessus des yeux et se baissant comme un arpenteur qui tire un plan.

Si fait, j’ai remarqué en face une atroce baraque qui doit te masquer la vue. (Il va à la fenêtre.) En effet, ça l’obstrue entièrement… Ah ! si j’avais ça chez moi, ce serait un déjeuner pour mon marteau !

SIFROY.

Il ne s’agit pas de ça ! mais un conseil, prince. Si vous aviez en même temps une femme qui vous trompe et une indigestion, qu’est-ce que vous feriez ?

MARTEL.

Rien de plus simple… on pratique une saignée.

SIFROY.

Oh ! il y est.

MARTEL.

Et on dégage la place en enlevant le pâté.

SIFROY.

Eh ! voilà ! c’est bien le pâté qui m’incommode pour vous suivre maintenant.