Page:Crémieux et Tréfeu, Geneviève de Brabant (1867).djvu/60

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ENSEMBLE.
Fuyons, fuyons, l’orage gronde
Ne flânons pas ;
Dussions-nous jusqu’au bout du monde
Porter nos pas.
GENEVIÈVE, s’asseyant.

Enfin, expliquez-moi ce qui se passe… Voilà cinq mois que vous me faites marcher dans cette forêt.

DROGAN.

Palience ! madame, et bientôt nous serons au terme du voyage.

GENEVIÈVE.

Mais enfin qu’ai-je fait pour être ainsi répudiée par mon mari et persécutée par cet infâme Golo ?

DROGAN, à part.

Pauvre innocente !… (Haut.) Rien, madame, absolument rien… mais sait-on ce qui se passe dans le cœur des méchants ?

BRIGITTE, au fond.

Alerte !… les hommes d’armes.

GENEVIÈVE.

Encore !

Elle se lève.
DROGAN.

Rassemblez toute votre énergie… Nous allons prendre un petit chemin où il y a pas mal de pierres… Venez, venez, madame.

Il la conduit vers le précipice.
GENEVIÈVE, reculant.

Mais c’est un précipice.

DROGAN.

Qu’importe, madame ! il est connu de moi seul.

BRIGITTE.

La belle avance ! ça n’empêche pas de s’y casser le cou !

DROGAN.

Croyez-moi !… il est moins dangereux d’y glisser que de rester ici ! je descends le premier et je vous tends la main.

Il descend.