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LES CHRONIQUES


ET


LES LÉGENDES DES SAINTS




Les chroniques en langue vulgaire que nous a laissées le xiie siècle sont toutes versifiées, et appartiennent par conséquent à l’histoire de la poésie. Ces chroniques rimées n’ont pas, en général, les qualités qui recommanderont la chronique en prose ; elles se rapprochent trop, pour le fond et pour la forme, des romans d’aventures. Le plus ancien des poètes historiens du xii* siècle est Geoffroy Gaimar, qui a raconté la conquête de la Grande-Bretagne par Guillaume le Bâtard’. Le plus fécond et le plus célèbre est Wace, l’auteur des romans*. de Brut et de Hou. Wace florissait sous le règne de Henri II Plantagenet, duc de Normandie et roi d’Angleterre. Il nous a donné quelques renseignements sur lui-même, sur sa naissance, son éducation et sa vie, dans les vers que nous transcrivons ’:

Lunge est la geste des Normanz
Et à mètre est grieve en romanz.
Si r en demande ki ço dist,
Ei ceste estoire en romant mist,

  • V. Hecwil des Chronique* anglo • normande », publié ti Rouen en 1836 par

M. F. Michel, tom. I.

  • Le mot roman n’a pas du tout au moyen âge l’acception moderne ; il signifie seulement une œuvre écrite en langue vulgaire, en roman, quel que soit d’ailleurs le caractère de cette œuvre.
  • Roman de Rou, tom. II, p. 94 et 95.