Page:Créquy - Souvenirs, tome 6.djvu/35

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En tibi dignum lapide Voltarium
Qui
In poesi magnus,
In historia parvus,
In philosohia minimus,
In religione nullus ;
Cujus
Ingenium aere,
Judicium præceps,
Improbitas summa ;
Cui
Arrisere mulierculæ,
Plausere scioli,
Favere prophani ;
Quem
Irrisorem hominum, Deûmque,
Senatus, populusque, atheo-physicus
Ære collecto
Statuâ donavit
[1].

  1. Cette épigramme a eu le sort de toutes les atrocités, l’horreur en est retombée sur son auteur. Son esprit est aussi faux que son âme est atroce ; il vaudrait mieux qu’un pareil empoisonneur public fût un assassin ; ce dernier n’est funeste qu’à quelques individus, tandis que l’autre peut égarer et corrompre des générations entières, et que les effets du poison qu’il a répandu subsistent encore après lui. Dans les pays policés, pour attester la sagesse des lois, de pareilles épigrammes mériteraient le dernier supplice, et tout au moins celui du carcan !!! » Cette imprécation fougueuse est extraite de la correspondance philosophique de M. Grimm, à l’occasion d’une épigramme contre M. de Voltaire, et l’on voit comment les philosophes du dix-huitième siècle entendaient la tolérance ? Voltaire n’a pas vu tout ce qu’il faisait, disait souvent Mme de Créquy, mais il a fait tout ce que nous voyons. » On trouve dans les manuscrits du chevalier de Montbarrey que