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TA POESIE APOLÎJNIENNE 67

rythme, et par suite elle dut contribuer au perfec- tionnement qu'il reçut par la création de l'hexa- mètre.

Diverses traditions avaient cours dans l'antiquité au sujet des origines du vers épique. On en faisait honneur principalement, soit à la première Pythie de Delphes, Phémonoë, soit au lycicn Olcn *. Cette seconde attribution est évidemment la plus vraisem- blable. Le collège sacerdotal de Delphes, en don- nant aux oracles la forme de vers, se proposait de les rendre à la fois plus faciles à retenir et plus majestueux ; il devait de toute nécessité se servir pour cela de mètres déjà connus, déjà familiers par conséquent à ceux qui venaient consulter le dieu ; et parmi les mètres de ce genre, il était impossible qu'il ne préférât pas ceux qui étaient consacrés aux hymnes religieux. La poésie a donc servi de modèle

tendues au-dessus d'une sorte de boite sonore, formée parfois d'une écaille de tortue, s'attachaient par leur extrémité supérieure à un joug (î^oY^v) porté par deux bras ()wî)ç^6t;) ; le musicien les faisait vibrer soit en les touchant du doigt, soit à l'aide d'une petite pièce d'ivoire ou de métal recourbée qu'on appelait le perculseur (TiXijxipov). Le nombre de ces cordes s'accrut a mesure que l'art musical fit des progrès : ou peut dire, sans fixer de dates, qu'il y en eut d'abord trois, puis quatre, dans la période primitive.

1. Tbeod. Mail. ap. Gaisford, Script, lat, rei metricx, 537 : « Me- trum dactylicum hexametrum inventumprimitusab Orpheo Critias asserit, Dcmocritus a Musseo, Persinus a Lino, permulti ab Ho- mero. • Clem. Strom.y I, c. 16 : *'E?i oaai to tjoûov to IÇajxETpov ^avoOê'av TTjv ^vabca *Ixapfou,ot 8è ©ifiiv, fx^av t<3v Tttav^Swv, eOjsiTv. — Phémonoc : Proclus, Chrestom, ap. Photium, cod. 239 (p. 319, éd. Bekker) : Kai {Xé^i IIpc^xXoc) on x6 £;:oç ti^sûtov (xàv eoeo^oe <j>7]fxovdy] ij *Aic<iXXwvoç Tupo^^riç IÇafxgTpoi; ypTjafxoîç y pïjaapL^vï) . Cf. Eustath. ad Iliad.y p. 4, 1. — Oleu: Pausan., X, 5. — Traditions divergentes, Plutarque : Pourquoi la Pythie a cessé de parler en vers, p. 621, et beaucoup d'autres.

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