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70 CHAPITRE PREMIER. — LES ORIGINES

damcntal dans les hymnes religieux, il est peu vrai- semblable qu'on soit arrivé immédiatement à recon- naître qu'il convenait d'assembler les pieds de ce genre six par six pour en composer des groupes toujours identiques.

Si l'on considère le vers de l'épopée homérique, il seml)le qu'on y retrouve encore la trace d'une soudure plus ou moins ancienne qui aurait réuni en un seul tout deux parties autrefois distinctes, bien qu'étroitemcnt liées. La césure penthémimère et la césure dite y.ai:i TptTov Tpox^Tsv, si fréquentes et si na- turelles, en sont comme le témoignage subsistant'. D'autre part la comparaison du vers hexamètre avec le pentamètre ne laissc-t-elle pas apercevoir aussi cet ancien état de choses ? Dans le pentamètre en effet, nous voyons une série de six pieds partagés en deux groupes égaux qui se terminent l'un et l'autre par un pied incomplet. On peut expliquer ces faits en admettant une forme élémentaire com- mune (- ww - ww _, ou - ww w) d'où seraient issus

l'hexamètre et le pentamètre*. Un heureux instinct fit sentir de bonne heure, et peut-être même dès l'origine, l'avantage de grouper ces membres deux à deux. Ce groupement dut donner naissance d'abord à une sorte de strophe ; puis la soudure des deux membres devint plus intime, et le vers épique se forma. Ce sont là des conjectures assez pro-

1. G. Hermann, Elem, doctr. metricx, p. 332. — Marîus Victo- rinus, I, 19. lucisiones etiam versuum, quas Grœci TOfia; vocaotr ante omuia in hexametro necessario observandoe sunt ; omnis enim versus in duo cola furmandus est qui herous hexameter mérite nuncupabitur, si competcnti divisionum ratiooe dirimatar. — Cf. Christ, Metrik der Griecken und liômer, § 205 (2« éd., Leipsig, 1879).

2. Cf. A. Kœcbly, Opuscula pkiloiogica, t. II, p. 8.

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