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PREMIERS CONCOURS 71

bables, mais en somme des conjectures. Ce qu'il importe de dire, c'est que la constitution définitive de l'hexamètre fut une œuvre des plus remarqua- bles. La dignité naturelle unie à l'agrément, la grandeur associée à la variété, et avec cela une sorte d'égalité qui convient aux longs récits, telles sont les qualités propres grâce auxquelles ce rythme facilita la naissance de l'épopée et la servit ensuite merveilleusement *.

Il est impossible de savoir où et quand se firent ces progrès successifs du mètre épique. Peut-être fut-il ébauché simultanément par les poètes de la Grèce continentale et par ceux des îles. Mais ceux-ci sans doute en tirèrent tout d'abord meilleur parti, et quand la poésie d'Apollon vint se fondre avec celle des Muses, l'essor que prit le génie hellénique ne dut pas peu contribuer au progrès de cet art nais- sant.

��IV

��Delphes semblait être le lieu prédestiné où les influences gréco-orientales devaient se mêler avec celles de la Piérie. Par ses origines et ses relations en effet, le grand sanctuaire de la Phocide se ratta- chait à la fois au nord de la Thessalie et à la Crète, c'est-à-dire aux deux foyers primitifs de la culture

��1. G. Hermann, FAem, doctr, metr., ch. XXVI, § 1. Quis est enim qui, si accuratius ejus naturam consideraverit, non admiretur eximiara illam Grœcorum solertiam, qui io ipsis artis primordiis statim illud metrum repereriut, in quo omnia quae gratam varie- tatem, venustatem, dignitatem carmiuibus adderent, conjuncta cernerentur? etc. — Arist., Poét., 24 : Tô y*? ^iptaiM't araatftciâ-

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