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190 CHAPITRE III. — FORMATION DE L'ILIADE

d'après la méthode trop exclusiveinent analytique du maître '.

Les invraisemblances de ces systèmes opposés ne pouvaient manquer de susciter des explications in- termédiaires. Celles-ci se ramènent toutes à une dis- tinction entre VIlinde actuelle, résultant d'additions et de remaniements successifs, et Ylliade primitive, que Ton cherche à reconstituer avec plus ou moins de précision et de succès. Nous allons examiner quelques-unes des principales.

��IV

��Le système le plus ordinairement accepté en ce genre est celui qui consiste à représenter Viliade primitive comme un poème complet, beaucoup moins étendu que Viliade actuelle. Il semble bien que ce lut là au fond la pensée de Wolf lui-même, lorsqu'il écrivait dans la préface de son édition de Viliade en 1794 : « On pourra, si je ne me trompe, arriver à « démontrer clairement qu'il faut n'altrrbuer à Ho- « mère que la plus grande partie des chants de ses (( deux poèmes, le reste étant Tœuvre dcsHomérides « qui ont suivi les lignes tracées par lui d'avance* ».

1. Em. Egger a résumé dans ses Conclusions sur les poèmes homériques (Mémoires de litt. anc, p. 96 et suiv.) les idées exposées par lui à ce sujet dans son cours de 1845-1846. Le savant et re- gretté professeur s'inspirait des opinions de ^Volf et de Vico : f Je ne comprends pas, disait-il en parlant de Schiller (p. 108). « qu'un grand poète de nos jours ait pu préférer l'Homère de la « tradition classique à l'Homère multiple et virant de Wolf et de « Vico. » Mais avec la modération naturelle de son esprit, il en indiquait plutôt la vraisemblance générale qu'il ne cherchait à les formuler eu un système. Ces pages sont encore pleines d'intérêt.

2. Wolf, Kleine Schriflen, I, 211 : Id tameu, ni fallor, poterit

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