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SYSTEMES INTERMEDIAIRES 193

qui sont venus postérieurement s'ajouter à VAchilléide et l'ont transformée en Iliade ; enfin de deux chants supplémentaires (livres XXIII et XXIV), composes en dernier lieu. Or, pour n'emprunter nos objec- tions qu'à l'analyse même du poème, il est vi- sible, d'après le chapitre précédent, que cette opi- nion pèche de plusieurs manières : d'abord en ce qu'elle admet dans VIliade primitive des chants tels que le VHP livre, qui manifestement ont été faits à l'aide d'emprunts et pour servir de raccords ; en- suite en ce qu'elle n'explique pas suffisamment la subordination des livres II-VII à la donnée géné- rale du poème ; enfin, en ce qu'elle reconnaît comme parties intégrantes de VAchilléide des scènes, qui, pour être nécessaires à l'action, n'en sont pas moins, ainsi que nous venons de le dire, d'origine relati- vement récente. Il faut ajouter qu'elle a encore le grand inconvénient de substituer à l'accroissement organique et naturel un accroissement artificiel, bien moins satisfaisant pour Tesprit.

Parmi les tentatives faites pour échapper à ces di- verses difficultés, les plus remarquables me pa- raissent être colles de Guigniaut d'une part et de Koechly de l'autre. Guigniaut, dans sa Notice sur Homère \ a très bien vu qu'il fallait attribuer néces- sairement l'unité de VIliade à une conception pri- mitive comprenant l'action dans toute son étendue, et que d'un autre côté la mise en œuvre de cette conception dans ses diverses parties ne pouvait être imputée à un même poète. Son erreur a été de se représenter cette conception primitive sous la forme d'un plan proprement dit, qui se serait transmis par

1. En tête du Dictionnaire d'Homère et des Homérides de Theil et Hallez d'Arros.

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