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LES FEMMES 247

accessible et où l'on peut arriver jusqu'au rempart en cou- rant *. »

��Le sentiment est sa raison, et le poète la fait parler successivement avec l'éloquence de la ten- dresse dans sa prière et avec l'éloquence du déses- poir dans son affliction. Mais quelle que soit l'efl^u- sion de son âme, il n'oublie jamais de lui garder en toute circonstance une grâce noble qui môle à sa douleur un charme de beauté. Au départ d'Hector, elle sourit à travers ses larmes en voyant l'effroi naïf d'Astyanax ; et quand le cri des Troyens lui apprend qu'Hector a succombé, elle tombe évanouie sur le rempart, sans qu'aucune violence extérieure manifeste ce qu'elle éprouve*.

Hécube n'a qu'un rôle secondaire; toutefois il est impossible d'oublier son appel déchirant à Hector au début du vingt-deuxième livre, et son désespoir il la fin du même récit.

Quant à Hélène, les passages où elle figure sem- blent être d'origine diverse ; mais ils s'accordent sur quelques données essentielles, à savoir les re- proches qu'elle se fait à elle-même et Tadmiration que sa beauté excite parmi les Troyens. La scène la plus caractéristique est celle du sixième livre où est racontée son entrevue avec Hector. H y a une

��1. Iliade, VI, 407.

2. Oa peut lire sur Ândromaquc rapprccialiou de Chateau- briand, Génie du Christian,, 1. II, chap. VI, mais plus par curiosité littéraire que pour y chercher la vérité; car le parti pris de l'auteur a nui singulièrement à la rectitude de son jugement. Cf. Saint-Marc Girardin, Littérature dramatique, chap. xiv, où les principales parties du rôle d'Ândromaque sont traduites et sainement appréciées. Voyez aussi une bonne étude de Cambouliu dans Touvrage cité plus haut.

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