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SYSTEME DE L'UNITE PRIMITIVE 325

admettant l'exactitude de ces observations, on ne serait nullement obligé d'en conclure l'unité pri- mitive du poème. Car si la Télémachie par exemple a été ajoutée postérieurement, comme nous le pen- sons, à un groupe de chants primitifs, il est fort naturel qu'-eile fasse pressentir et qu'elle prépare le dénoùmcnt du poème, puisqu'elle était faite juste- ment pour s'y raccorder. De même, pour ce qui est de la culpabilité des prétendants peu à peu grossie par les scènes successives de la seconde partie , n'est-il pas évident que toute invention nouvelle en ce genre devait produire précisément reffct que l'auteur de l'observation citée attribue sans hésiter à la conception première ? Il faut donc reconnaître que cette vue d'ensemble, bien que spécieuse, est en réalité sans force pour résister aux objections de détail qui se dégagent de l'analyse précédente. Mais il y a plus : on est en droit d'en contester la justesse. Est-il vrai par exemple que la culpabilité des prétendants soit grossie progressivement jus- qu'au dénoùment? Aucun lecteur attentif ne pourra le penser. Le dix-septième livre, qui est le premier où Ulysse se trouve en face de ceux qui ont envahi sa maison, est aussi celui où la réprobation qu'ils excitent est la plus forte. Bien loin qu'elle s'ac- croisse dans la suite, c'est à peine si l'on peut dire qu'elle ne s'affaiblit pas. Ne sommes-nous pas en droit par suite de retourner l'argument que nous discutons? Si un seul poète avait conçu toute la se- conde partie de l'Orfysse^ d'après un plan bien arrêté,

��Odysseam, statiin ab initio in exitum intentam, eo artifîcio Ulyssem in adumbratam prioribus libris coodicioDem adducere auctaeque scnsim culpae vindicem sislcre ut cum bujus operis implicationc ne sollertia nullum posset carmen comparari.

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