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LA LANGUE DE L'ODYSSÉE 387

devenant peu à peu la représentation divine de l'in- telligence, n'était plus propre à combattre parmi les hommes. Elle avait cessé d'être la robuste déesse qui faisait crier sous son poids l'essieu du char de Diomède. Sa puissance était désormais tout inté- rieure ; elle habitait dans l'esprit d'Ulysse ; et si elle figurait encore dans l'épopée, ce n'était plus que grâce à une convention, celle du merveilleux tradi- tionnel.

��Vil

��Il nous reste, pour terminer cette étude, à dire quelques mots de la langue de V Odyssée^. Ici encore nous devons commencer par reconnaître que les res- semblances avec V Iliade sont des plus frappantes. C'est le même vocabulaire, à peu de chose près, de part et d'autre; ce sont les mêmes flexions, la même syntaxe. Certaines formes de conjugaison, qui plus tard furent d'un emploi assez commun, manquent également aux deux poèmes homériques". Dans l'ensemble, il est incontestable que les chants de VOdyssée et ceux de VIliade appartiennent à une même période de l'histoire de la langue grecque.

Mais une langue vivante n'est jamais immuable. Si donc les chants de VOdyssée^ d'une manière géné- rale, sont plus récents que ceux de VIliade, il est impossible qu'il n'y ait pas entre les uns et les autres quelques diff'érences d'élocution. Et il semble même que la connaissance de l'évolution ordinaire des

��1. Voir les lexiques et ouvrages spéciaux cités plus haut (p. 259).

2. Par exemple le futur premier passif (en Ô7{aou.a'.), l'optatif du futur actif, le parfait aspiré. Curtius, das Verbunij t. I, p. 8.

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