Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/470

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Il ordonna que les poèmes d’Homère seraient récités par les rhapsodes aux Panathénées, et qu’ils le seraient d’un bout à l’autre ; usage qui subsistait encore au temps où ce dialogue fut composé. Un autre dialogue platonicien, l'Ion, nous représente de la manière la plus vive ce qu’étaient ces grandes représentations rhapsodiques un siècle plus tard. Le rhapsode, revêtu d’un costume de couleurs variées et portant une couronne d’or, déclamait en acteur les vieux récits, qui, grâce à une mimique passionnée, se transformaient en un véritable drame. Ce n’était plus l’ancienne épopée, grave et modérée jusque dans le pathétique, c’était une immense tragédie, qui arrachait des larmes à un public innombrable et excitait en lui les émotions les plus variées \ L’art des rhapsodes, devenu de plus en plus semblable à celui des acteurs tragiques, contribuait ainsi, autant que les bibliothèques et les écoles, à perpétuer la gloire d’Homère *.

Nous n’avons presque rien dit jusqu’ici de la chro-


doutc d’une fausse interprétation du fait qui suit) xa» r^vaY/aiî toj; fiOi’^M^O’j; riavaOrjVai’ot; s; CinoXrJ-^^sw; S’JEçrJ; autà oit^vat lôanêp vîv STi oi^s. Jiotouai. — Il y avait aussi des récitations analogues dans le dôme de Brauron ; Hésycliios, Boajpwv’ot;. — Sur ce sujet des rhapsodes de l’Age attique, voir la dissertation spéciale de Nilzscli, De rhapsodis actatis atticacy Kicl, 1835.

1. Platon, Ion ; en particulier, ce qui est dit au § 6 (p. 535, II. Est.).

2. Cet art, ainsi compris et praticjué, vécut bien au delà de la période classique. On le voit florissant à la cour d’Alexandre, à celle des Ptoléraées, et dans les panégyries béotiennes, à Orchomène, à Tliespies, pendant la période romaine {C. I. G., 1583-1587; Alhéu.. XII, p. 538. et XIV. p. 620; V\yxi., Prop. de table, IX, 1, 2).