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42'» CHAPITRE VIII. — HOMÈRE ET LES HOMERIDES

sait qu'Homère avait vécu quatre cents ans avant lui (vers 850)*.

C'est on vain d'ailleurs qu'on a cherché à tirer de VIliade elle-inôme des indices qui permissent d'en fixer les dates'. Les allusions à l'opulence de Thèbes d'Egypte (//., IX, 381 et suiv. ; cf. Odyss., IV, 126) ou à la puissance de Rhodes (//., II, 053 et suiv.) sont de telle nature qu'il est impossible d'en déduire aucune conclusion solide. lien est de même, à bien plus forte raison, de celles qui sont purement hypo- thétiques'. Quant à la peinture des mœurs et des institutions, elle ne peut rien nous apprendre de précis rehitivemcnt à la chronologie du poème, non plus que Tarchéologic, dans Télat actuel des connais- sances sur ces matières. Le mieux est donc de ré- pudier absolument les conjectures spécieuses qu'on est tenlé parfois d'élever sur ce fondement fragile.

V Odyssée^ comme nous l'avons vu, est certaine- ment postérieure dans son ensemble à VIliade. Tou- tefois elle ne peut Tétre de beaucoup. La partie la plus ancienne du poème, celle qui raconte les voyages d'Ulysse, a du naître avant le grand essor de la na- vigation hellénique en dehors de rArchipel, c'cst-à-

1. Hérodote, II, 53: 'llaiooov xai "Oiar^cov f^X'.xîTjv Tci^axo^ioiai STsa». 00x^(1) {JL£U np£a6uTepo*j; f^ve'aOat, xa\ où Tikioz\.

2. Gladstouo, llomvric synchronism. Bcrgk, daus son llisloirc de la litt. f;rcctfue^ a ou tort, selou moi, de ne pas reuoucer frauchenicnt à ce genre de tentatives hasardées.

3. Uergk a pensé que le rôle syiupalhi(|ue attribué à Hector dans le poème s'expli<iuait en partie par le fait qu'un Hector it/nien régnait alors à Cliios (Pausan., VII. i). Mais il est à remarquer d'aliord que les dates du règno de cet Hector sont loin d élre aisées à déterminer. Knsuile la plupart des personnages troyons de V/iiade, Paris, Hécuhe, Andromaque sont représinlés aussi bien quHector sous des traits qui n'ont rien d'odieux. C est d«)nc là une habitude de la poésie homérique.

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