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XXXIV
PRÉFACE

genres littéraires, dans révolution technique de ces genres, dans le mouvement général de la pensée, dans le génie particulier des écrivains, et enfin dans un certain nombre d’écrits caractéristiques où toutes ces causes convergent et produisent leurs effets. Nous ne parlerons pas avec le même détail de tous ceux qui ont écrit en grec. Les auteurs d’ouvrages étroitement techniques échappent à notre compétence. L’histoire de la littérature n’est pas l’histoire de tous les livres ; c’est l’histoire d’un art, l’art d’écrire. Nous ne considérons comme écrivains que ceux qui sont en quelque degré des artistes, et qui, ayant eu sur l’homme et sur le monde soit une idée générale soit des impressions personnelles, ont su les exprimer. Nous craindrons plus cependant de trop restreindre notre champ d’études que de trop l’étendre, et nous n’enfermerons pas dans des limites trop rigoureuses les manifestations littéraires de l’esprit grec. Nous sommes de l’avis de Sainte-Beuve : « Tout ce qui est d’intelligence générale et qui intéresse l’esprit humain appartient de droit à la littérature[1]. » Notre objet essentiel est de présenter sous forme d’exposition suivie, sur chaque sujet, les conclusions qui nous paraissent les plus justes. Des indications bibliographiques très étendues changeraient entièrement le caractère de cet ouvrage. Cependant nous ne croyons pas qu’il soit bon non plus de les supprimer complètement.

  1. Nouveaux Lundis, t. VII, p. 154.