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446 CHAPITRE IX. — LA POESIE CYCLIQUE

lions d'aèdes sans doute se transmirent, en les gros- sissant, les traditions glorieuses qui s'y rapportaient, et de là sortit toute une famille d'épopées.

Ce groupe était représenté dans le cycle de Zéno- dote par trois poèmes, choisis peut-être entre beau- coup d'autres, VŒdipodie, la Thébaïde, et les Ept-^ gones. De ces grandes œuvres épiques, rien n'a sub- sisté. Nous n'avons même pas, pour nous les repré- senter, la ressource d'une analyse comparable à celle de Proclus. Il en faut chercher la trace chez les mythographes, chez les poètes lyriques et tragiques, et enfin dans quelques rares témoignages isolés.

La Thébaïde ou Expédition d*Amphiaraos était V Iliade de ce groupe. Ce poème est le seul dans le cycle, avec les Epigones^ dont l'auteur nous soit entièrement inconnu. On le mentionnait sans nom de poète ou on l'attribuait à Homère. Pausanias, qui pouvait encore le lire et le comparer aux autres poésies cycliques, le mettait hors de pair*, et cette appréciation semble confirmée par l'influence qu'il a exercée. La Thébaïde a inspiré Pindare', elle a fourni des sujets de tragé- dies à Eschyle, à Sophocle, à Euripide, elle a sus- cité un imitateur au v*^ siècle dans le poète épique Anlimaque qui a voulu la refaire sur un plan nou- A^cau. Chez les Latins, Properce Tallribuait encore à Homère et admirait l'audace de son ami Ponticus, qui osait rivaliser avec le grand poète en traitant à son tour ce sujet ^; enfin Stace, que la poésie honié-

1. Pausan., IX, 9 : Ta 8ê enr) lauia KaXXîvo;, aoixo'ixEvos aùttuv eU {jLVTÎar^v, e^rjacv "Oarjpov xov TTO'.rîdavia slvai (il est probable qu'il s'agit ici du poète Callinos, bien que cela ait été très contesté). KaXX^vfo 0£ r.oXkoi le xa"'. àÇiot Xdyoy xaià Tautà Eyvioaav. 'Eytô 8à Tr;v ;:oTja'.v TajTTjv [xeia ys *IXta8a xai xi ejct) xà e; *0$*jaa£a È^aivû [xaXiaxa.

2. Pindare, Olymp., YI, 20 et suiv.

3. Elégies^ I, vu : Dum tibi Cadmeae dicuntur, Pontice, Tliebae,

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