Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/544

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reste assez mal définie et que le poète n’a rien fait pour la rendre plus sensible.

II

Ce simple exposé fait pressentir et justifie en même temps le travail auquel s’est livrée la critique moderne pour élucider la question de l’unité primitive du poème.

Cette unité a été absolument révoquée en doute par quelques-uns. Dès 1813, Twesten, dans un commentaire hardi \ faisait ressortir les incohérences de détail qu’il découvrait en maint endroit dans cette composition, regardée jusqu’alors comme un développement continu. Une vingtaine d’années plus tard, Lehrs, s’inspirant et s’aidant de ce premier travail, soumettait le même poème à une critique attentive et vigoureuse ’. La conclusion de son remarquable travail, c’était que les Travaux et les Jours ne constituent pas un poème. 11 y distinguait : 1^ Un Traité poétique de l’agriculture et de la navigation^ la seule partie de l’œuvre qui offrît, selon lui, un développement régulier; encore regardait-il cette partie même comme profondément altérée par des suppressions, par des additions et par des remaniements provenant du mélange de plusieurs recensions ; — 2® Un calendrier, les Jours, d’un caractère différent, œuvre ancienne, qui, d’après lui, aurait subi aussi quelques brèves additions ; — 3** Une vaste Chrestomathie, recueil de pensées morales, de conseils pra-

1. Commentatio critica de Hesiodi carmine, quod inscribitur Opera et Dies, Kiel, 1815.

2. K. Lehrs, Quaestiones epicae, III. Kœnigsberg, 1837.