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59S CHAPITRB SUt — FUT DE L'ACSB ÉPIQUE

elles appartiennent à la fin de l'âge épique et qu'elles ont été composées en diverses occasions par des rhapsodes. Les plaintes contre les Kyméens par exemple (Epigr. IV) semblent bien être celles d'un chanteur de Smyme, mal accueilli à Kymé. D'autres ont une origine toute différente. L'épi taphe de Mi- dès à Larisse (Epigr. III} était un morceau célèbre dans l'antiquité, que l'on attribuait aussi à Gléobu- los de Lindos, l'un des sept Sages ^ Les conseils au chevrier Glaucos (Epigr. XI) sont de véritables pré- ceptes hésiodiques. Les beaux vers sur la phratrie samienne (Epigr. « XIII) semblent un fragment de poème moral. L'épigramme XIV, intitulée le J^mr ou les PotierSj est un curieux morceau attribué par Ju* lius PoUux à Hésiode. L'auteur, quel qu'il soit, ap- pelle la protection d'Athéné sur les travaux des potiers, si ces derniers lui font bon accueil ; dans le cas contraire, il dévoue leurs travaux à la maliaisance d'une foule de génies dont les noms bizarres person- nifient les accidents spéciaux à leur industrie. Si les Hymnes nous faisaient voir en imagination les rha-- psodes dans les panégyries où ils apportaient leurs chants épiques, quelques-unes de ces épigrammes nous les montrent au milieu des petits accidents de leur vie erra^ite, fêtés en tel endroit, mal accueillis en tel autre, s'adrcssant aux plus petits comme aux plus grands, aux gens de métier comme aux magis- trats des villes. En ce sens, elles ajoutent quelques

��1. Cette épitaphe est citée par Platon {Phèdre^ p. 264), par Dion Chrysoslome (Orat.j XXXVIII, p. 120), et d'une manière in- complète par Lougiu et Sextus. Diogène Laerce (I, 89) dit que beaucoup de personnes, au nombre desquelles il nomme Simonide, l'attribuaient à Cléobule. Voy. Poetae lyrici graeci de Bergk, Simouid. fr. 57.

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