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ques jours encore, ce derme a complètement pris les caractères du tissu embryonnaire, à part cependant les fibres élastiques qui persistent. L’adhérence de la greffe se fait donc par l’épiderme ; la soudure du derme n’est que secondaire et accessoire. »

Ainsi, développement de bourgeons d’enchâssement autour de la greffe et passage de tous les éléments constitutifs du derme à l’état embryonnaire, moins les fibres élastiques, voilà les faits rapportés par M. Reverdin.

Tous ces phénomènes qui ont leur importance dans le mode d’action du lambeau n’expliquent pas comment se fait l’adhérence. M. Reverdin parle bien de vaisseaux du derme qui semblent s’anastomoser avec les anses vasculaires des bourgeons, mais il ne dit pas que ce soit par ces vaisseaux que se produise l’adhérence. Pour lui, le derme se dissoudrait et la greffe n’aurait conséquemment d’autre moyen d’adhérence que les bourgeons d’enchâssement. Il n’y aurait donc pas greffe, mais simple action de contact, favorisée par les bourgeons, action suffisante pour provoquer la transformation du tissu embryonnaire sous-jacent en éléments épithéliaux.

Ce mode d’adhérence passagère du lambeau, par lequel M. Reverdin explique tous les phénomènes qui se passent dans la greffe, a été critiqué par quelques auteurs. Voici comment M. Poncet[1] s’explique sur la façon dont se produit cette adhérence : La couche superficielle du derme est intimement

  1. Lyon-médical, mai 1873.