Page:Cros - Des greffes épidermiques.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 37 —

Que l’ilôt se développe par la prolifération de ses propres éléments ou par la transformation du tissu embryonnaire de la plaie en tissu épithélial, il semble subir, de la part de l’ilôt le plus voisin, une sorte d’attraction et se dirige sans cesse vers ce point. Ce fait a tellement frappé les observateurs, et il se produit avec tant de régularité, que A. Reverdin l’a énoncé sous forme de loi :

« Le développement de l’ilôt se fait toujours du côté où il aura le moins de chemin à parcourir pour rejoindre, soit la cicatrice des bords, soit un autre ilôt épidermique développé spontanément ou sous l’influente d’une greffe. »

Cette loi, ainsi énoncée, est parfaitement exacte ; mais quelques auteurs, au lieu de voir dans ce fait une attraction, comme A. Reverdin, voient là un simple phénomène qu’ils expliquent d’une autre manière.

Ainsi, pour Longlet, il y aurait autour de la greffe une zône d’activité où la cicatrice tend à se former ; il en serait, de même sur les bords ; au point où ces deux zônes se rencontreraient, l’activité formatrice serait augmentée par leur superposition et deviendrait suffisante pour la formation de l’épiderme.

Il est à remarquer que cette action attractive ou encore cette superposition de zones formatrices de l’épiderme s’exerce sur la cicatrisation marginale. Celle-ci joue en effet un rôle absolument identique à celui de l’ilôt. De ce fait physiologique ressort un intérêt pratique ; c’est que la greffe doit être multipliée et qu’on doit en pratiquer non loin des bords de la plaie.