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bandelettes de diachylon, à l’acide phénique dilué, à l’eau chlorurée, et surtout au perchlorure dé fer au sixième. Ce dernier topique a été recommandé par Gosselin, dans quelques cas d’ulcères atoniques.

Toutes ces conditions, pour arriver à la pratique de la greffe sont-elles nécessaires ? S’il en était ainsi, on ne comprendrait pas trop l’utilité de la greffe. Nous allons voir, en effet, qu’on a réussi à greffer certaines plaies atoniques, n’ayant aucune tendance à la cicatrisation ; certaines mêmes, entachées d’un vice diathésique, ont donné prise à la greffe. Et d’ailleurs, la greffe n’aurait-elle pas réussi sur ces dernières plaies qu’on ne devrait pas pour cela abandonner cette opération, car, entre elles et les plaies de bonne nature, il y a beaucoup de degrés où la greffe pourra être appliquée favorablement.

Quoiqu’il en soit, peut-on réussir en pratiquant la greffe sur des plaies à fond spécifique ? Quelques auteurs répondent par l’affirmative (Reverdin, Ollierr, Collender) ; d’autres prétendent n’avoir jamais réussi. Certaines conditions sont nécessaires pour qu’on comprenne la possibilité de l’adhérence sur un ulcère ; ainsi, il faut la présence des bourgeons charnus, et surtout que la plaie ne soit pas à la période ulcéreuse. Si ces conditions sont réalisées, rien ne s’oppose plus à la réussite de l’opération.

Les plaies résultant de l’extirpation de certaines tumeurs de nature carcinomateuse ou sarcomateuse peuvent encore être greffées avec succès. Pourquoi ne l’appliquerait-on pas sur ces énormes plaies que j’ai vu