Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rappelant d’abord celles qui traitent des environs de Genève et de la chaîne du Jura, puis, descendant au sud, nous les suivrons à travers la Savoie, le long du versant méridional des Alpes, dans le Milanais, le Piémont, les environs de Gênes, de Nice, pour remonter dans la Provence et le Dauphiné. Prenant ensuite le massif du Mont-Blanc comme centre, nous y rattacherons les parties les plus originales et les plus importantes des études de l’auteur, et, dans une troisième division, nous réunirons les détails relatifs aux autres grands massifs de la chaîne centrale, le Saint-Gothard, le Mont-Rose et le mont Cervin. Cet arrangement diffère peu, d’ailleurs, de ° l’ordre chronologique des excursions de de Saussure.

Dès les premières pages du Discours préliminaire[1], il justifie lui-même ce que nous avancions tout à l’heure. « C’est surtout, dit-il, l’étude des montagnes qui peut accélérer les progrès de la théorie du globe. Les plaines sont uniformes ; on ne peut y voir la coupe des terres et leurs différents lits qu’à la faveur des excavations qui sont l’ouvrage des eaux et des hommes. Or ces moyens sont très-insuffisants, parce que ces excavations sont peu fréquentes, peu étendues, et que les plus profondes descendent à peine à deux ou trois cents toises. Les hautes montagnes, au contraire, infiniment variées dans leur nature et dans leurs formes, présentent au grand jour des coupes naturelles d’une très-grande étendue, où l’on observe avec la plus grande clarté, et où l’on embrasse d’un coup d’œil l’ordre, la situation, la direction, l’épaisseur et même la nature des assises dont elles sont composées et des fissures qui les traversent. » On ne doit point s’étonner qu’avec de pareilles vues l’auteur n’ait obtenu que de si faibles résultats relativement à la chronologie des couches, qu’il observait d’ailleurs avec beaucoup de soin.
Essai sur l’histoire naturelle des environs de Genève

La description du mont Salève, situé au sud de Genève, et par laquelle de Saussure commence la série de ses recherches, est très-propre à faire voir sa manière de procéder et de conclure.

  1. Vol.I, p. 11.