Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/97

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Si joyeux qu’à peine si je le reconnaissais.
Il disait : il faut maintenant que tu penses à me faire honneur.
Et il souriait à chacun des mots qu’il prononçait.
Et comme mon Seigneur se tenait près de moi,
Je regardai du côté d’où il venait
Et je vis Monna Vanna et Monna Rice[1]
Venir de mon côté,
L’une de ces merveilles après l’autre.
Et, comme je me le rappelle bien,
L’amour me dit : celle-ci est Primavera,
Et celle-là a nom Amour, tant elle me ressemble[2].


CHAPITRE XXV


Les gens qui veulent tout expliquer pourraient s’étonner de ce que je dis de l’Amour, comme s’il était une chose en soi, et, non pas seulement comme une substance intellectuelle, mais comme une substance corporelle, ce qui serait faux au point de vue de la réalité : car l’amour n’est pas en soi une substance, mais un accident en substance.

  1. Madonna Giovanna et Madonna Beatrice.
  2. Commentaire du ch. XXIV.