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III


J’ai revu Paris.

Beaucoup trop, malheureusement. Au moment où nous étions prêts à nous embarquer pour le pays des Kroumirs, un contre-ordre est arrivé. On nous a démobilisés et l’on nous a versés dans les différentes batteries d’un des régiments casernés dans la place. Je suis resté presque un an à Vincennes.

À Nantes, l’impression qu’avait produite sur moi le métier militaire était une impression d’ennui mal caractérisé, de fatigue physique et intellectuelle, de pesanteur cérébrale. J’avais d’abord été étonnamment secoué comme on l’est toujours quand on pénètre dans un milieu inconnu, et, étourdi, ébloui, je n’avais vu que la surface des choses, je n’avais pu juger que leur ombre. Puis, sous l’influence de l’atmosphère alourdissante dans laquelle je vivais, me livrais chaque jour au même trantran monotone, je m’étais laissé aller peu à peu à l’observation animale des règlements, à l’accoutumance irréfléchie des prescriptions, à l’acceptation d’une vie toute machinale de