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vieille idolâtrie arabe, Moaviah, préfet de Damas, chef de la famille des Oméiades, fonda le khalifat héréditaire sur le cadavre du gendre du Prophète. C’était la revanche du paganisme. Ces khalifes de Damas étaient d’affreux mécréants, qui buvaient le vin sans se cacher, au lieu de le boire en se cachant, comme c’est le devoir d’un pieux musulman. Leur représentant typique était ce Wélid II, qui s’exerçait à la cible sur le Coran en lui disant en vers : « Au jour de la résurrection tu diras au Seigneur : C’est le khalife Wélid qui m’a mis en lambeaux » ; ou cet Abd-el-Melik, qui, à l’instant où il fut salué du titre de khalife, fermait le Coran, qui jusqu’alors ne l’avait jamais quitté, en disant : « Maintenant, il faut nous séparer. » Et pourtant c’est sous les auspices de ces princes à demi idolâtres que l’Islam fit ces merveilleuses conquêtes qui sont encore aujourd’hui l’étonnement de l’histoire, comme la Révolution fit le tour de l’Europe sous la cravache de Napoléon. C’est la loi, qu’un principe nouveau ne triomphe dans