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d’une religion. Il y avait en lui une part de la divinité ; aussi n’était-il point mort, il était monté au ciel ; c’était lui qu’on voyait passer dans l’orage sur les nuées, c’était lui dont on entendait la voix dans le tonnerre et dont on voyait le fouet se tordre dans l’éclair. De son vivant même, dit-on, des hommes l’avaient adoré comme l’incarnation, disant : « Tu es Dieu. » Ali, indigné, et inconscient de sa divinité, leur faisait trancher la tête et les têtes en roulant continuaient à crier : « Ali, tu es Dieu ! (11) »

Ali laissait deux fils de Fatimah, Hasan et Husein ; Hasan fut empoisonné par les Oméiades ; Husein, abandonné dans la lutte par les partisans qui l’avaient appelé, avait été massacré à Kerbela avec toute sa famille, après une résistance héroïque et des scènes d’horreur dont la représentation a donné naissance en Perse à un monotone et admirable théâtre, que nous ont fait connaître les travaux de M. de Gobineau et de M. Chodzko (12) et qui aujourd’hui encore, chaque année, fait pleu-