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guer des autres variétés de phthisie pulmonaire ou des consomptions du poumon en général ; c’est du moins ce qui arrive dans la plupart des cas. On conçoit dès lors combien seraient lésés les intérêts de l’acheteur, si la loi avait voulu établir la pommelière seule comme rédhibitoire ; en effet, la phthisie la mieux caractérisée, la plus avancée, ne saurait donner lieu à la rédhibition, puisqu’il serait généralement impossible au vétérinaire d’affirmer avec certitude et dans tous les cas qu’il y a des dépôts calcaires dans le poumon.

Ce seul fait de l’impossibilité presque absolue de formuler un diagnostic différentiel, prouve suffisamment que la garantie admise par la loi doit s’appliquer à la phthisie pulmonaire en général. S’il pouvait en être autrement, le but qu’elle se proposait d’atteindre aurait été plutôt nuisible qu’utile.

Mais, nous objectera-t-on, si l’expression de pommelière n’implique pas un sens restrictif, pourquoi le législateur l’aurait-elle placée à la suite de phthisie pulmonaire ?

Rappelons d’abord que le mot pommelière est attribué, par certains auteurs, à une variété de phthisie ; mais le plus grand nombre d’entre eux s’accorde pour confondre dans la même définition la phthisie pulmonaire et la pommelière. Il est donc permis de supposer que le législateur, qui ne pouvait et ne devait se servir que des termes consacrés par l’usage et par la science, qui voulait d’ailleurs statuer pour toutes les localités et pour