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XI
mon bon ami le maître d’armes

Ce jour-là, le 18 février, comme il était tombé beaucoup de neige pendant la nuit, les enfants n’avaient pas pu jouer dans les cours. Aussitôt l’étude du matin finie, on les avait casernés tous pêle-mêle dans la salle, pour y prendre leur récréation à l’abri du mauvais temps en attendant l’heure des classes.

C’était moi qui les surveillais.

Ce qu’on appelait la salle était l’ancien gymnase du collège de la Marine. Imaginez quatre grands murs nus avec de petites fenêtres grillées ; çà et là des crampons à moitié arrachés, la trace encore visible des échelles, et, se balançant à la maîtresse poutre du plafond, un énorme anneau en fer au bout d’une corde.

Les enfants avaient l’air de s’amuser beaucoup là-dedans. Ils couraient tout autour de la salle bruyamment, en faisant de la poussière. Quelques--