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JEAN VIOLLIS


Né en 1877 à Lacapelle-Marival (Lot), M. Henri d’Ardennes de Tizac vint à Toulouse pour étudier les Lettres et le Droit et aussi pour être poète. Cachant la somptuosité de son nom de cadet de Gascogne sous le pseudonyme de Jean Viollis qui évoque les fleurettes d’avril, il prit rang dans le groupe alors florissant de l’Effort. En 1897, à peine âgé de vingt ans, il publia son premier et unique recueil de poèmes sous le titre : La Guirlande des Jours. « Voici de courts poèmes, annonçait-il modestement, unis par un lien fragile d’harmonie et de sincérité... Ils sont la guirlande, un peu frivole, d’une adolescence studieuse et contemplative. » La plaquette contenait une quinzaine de pièces délicatement émues et ouvrées avec un art subtil. La perfection de cette œuvre de début nous autorise à regretter que M. Jean Viollis soit devenu si vite romancier. Il est vrai que, dans ce genre qu’il a préféré à la poésie, il nous a donné de jolies œuvres de demi-teinte, où le charme et la sensibilité s’allient à une pénétrante observation, tel ce Petit-Cœur qui mérite d’être placé sur le même rang, dans l’estime des lettrés, que le Poil de Carotte de M. Jules Renard. Le sonnet inédit de M. Jean Viollis que nous publions serait-il un indice du retour de l’écrivain à ses « premières amours » ? Souhaitons-le pour le plus grand profit des lettres belles.

R. D.