Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/135

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Tel, au mois couleur du jour
Où l’amour
À la terre se marie,
Au fond des vertes forêts
Je pleurais
Sur les genoux de Marie !

Telle Eunice emporte Hylas !
Puis, hélas !
Tout s’enfuit de la mémoire,
L’oubli vient, puis le remord,
Puis la mort,
C’est bien l’éternelle histoire.

Il en est une autre aussi,
Dieu merci !
Douce à mon âme inquiète :
Roméo tombe au printemps,
À vingt ans,
Auprès de sa Juliette !

Il sort par un beau matin
Du festin,
Plein de jeunesse et de sève,
Et meurt les yeux embrasés
De baisers :
Mais, celle-là, c’est le rêve !


Mai 1855.