Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/146

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Ni cette perle des mers
Arrachée aux flots amers,
Ni Golconde et son trésor,
Ni même l’Or !

Car l’Or sur notre chemin,
C’est l’Art sacré dont la main
Embellit les horizons
De nos prisons ;

C’est la sereine fierté,
C’est un jour de liberté
Sous les ombrages fleuris
Loin de Paris ;

C’est l’Amitié, douce voix,
Qu’on peut encore une fois
Accueillir et mieux choyer
À son foyer.

Mais ce gouffre où tout se perd !
Mais elles ! L’or ne leur sert
Qu’à se parer de chiffons
Pour des bouffons.

Pourquoi donc les chantons-nous,
Cœurs de l’Idéal jaloux,
Qui toujours au ciel obscur
Cherchons l’azur ?