Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/176

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À Odette


Odette, vos cheveux vermeils
Ont le jaune éclat des soleils
Parmi les moissons enchantées,
Et caressent en nappes d’or
Vos tempes plus blanches encor
Que des étoiles argentées.

Quand l’aurore rose à demi
Se joue et frissonne parmi
Cette douce toison fatale,
De pâles et tristes lueurs
Éclairent de reflets rêveurs
Votre joue aux teintes d’opale.

Sur votre jeune front penché
L’étincelle d’un feu caché
Brille dans vos yeux clairs et sombres,
Et comme de tendres pistils,
Les bandeaux soyeux de vos cils
Vous caressent de grandes ombres.