Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/208

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Inviolata

 
Avec ces traits harmonieux, pareils
À ceux des Nymphes pures,
Et ce teint rose et ces anneaux vermeils
Entre les chevelures,

Avec les noirs sourcils et les grands cils
Dont l’ombre solennelle
Se joue, orgueil de tes regards subtils,
Sur ta vague prunelle,

Ta beauté, lys exalté, vêtement
Joyeux, que rien n’offense,
Garde, malgré l’épanouissement,
Comme un duvet d’enfance.

Telle Artémis éveille les chasseurs
Dans la forêt sonore
Et parmi nous tu n’as pas d’autres sœurs
Que la neige et l’aurore.