Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Je vois s’envoler ses fins cheveux d’or
Au zéphyr qui les adore,

Et notre amandier couvre son beau cou
Des blanches fleurs qu’il secoue !

Sur mon bras frémit son bras ingénu,
Et frissonne sa main nue.

Le feuillage est noir, le ciel étoilé,
Viens, suivons la noire allée !

La belle-de-nuit s’ouvre toute en feu,
La voûte du ciel est bleue.

Écoutez, ma mie, au coin du vieux mur,
Le rossignol qui murmure.

Chante ta chanson, ô doux rossignol !
Ta chanson qui nous console,

Et que pour toi seul, à côté du lys,
La rose ouvre son calice !

Des yeux tant aimés tombe un divin pleur
Sur ma tempe qu’il effleure.

Ô larme d’amour, trésor sans pareil !
Dites-moi si je sommeille ?