Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


 
Dans le vieux cimetière, où cette chaude pluie
Sur l’aubépine en fleurs
A versé, dans un flot que le soleil essuie,
Des parfums et des pleurs ;

Au coucher du soleil, dans le vieux cimetière
Où, sur chaque tombeau,
Des bouquets de rayons empourprent l’humble pierre,
Entrons, il y fait beau !

Le ciel, bariolé par la métamorphose
De son limpide azur,
Borde joyeusement d’écume grise et rose
Son grand lac d’un bleu pur.

Puisqu’ils vivent encor dans ces riants calices
De soleil amoureux,
Les morts qui sont couchés dans ce lieu de délices,
Ils doivent être heureux !