Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 2.djvu/196

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trouva vivant, avait emporté avec quelques autres, comme je l’ai conté dans la première portion de ma vie.

Ils me dépeignirent de la manière la plus touchante quelle avait été leur surprise de joie au retour de leur ami et compagnon de misère, qu’ils avaient cru dévoré par des bêtes féroces de la pire espèce, c’est-à-dire par des hommes sauvages, et comment de plus en plus cette surprise s’était augmentée au récit qu’il leur avait fait de son message, et de l’existence d’un Chrétien sur une terre voisine, qui plus est d’un Chrétien ayant assez de pouvoir et d’humanité pour contribuer à leur délivrance.

Ils me dépeignirent encore leur étonnement à la vue du secours que je leur avais envoyé, et surtout à l’aspect des miches du pain, choses qu’ils n’avaient pas vues depuis leur arrivée dans ce misérable lieu, disant que nombre de fois ils les avaient couvertes de signes de croix et de bénédictions, comme un aliment descendu du Ciel ; et en y goûtant quel cordial revivifiant ç’avait été pour leurs esprits, ainsi que tout ce que j’avais envoyé pour leur réconfort.