Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 2.djvu/404

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nations, principalement de Moscovites ; il y avait bien une soixantaine de négociants ou habitants de Moscou, parmi lesquels se trouvaient quelques Livoniens, et, à notre satisfaction toute particulière, cinq Écossais, hommes de poids et qui paraissaient très-versés dans la science des affaires.

Après une journée de marche, nos guides, qui étaient au nombre de cinq, appelèrent touts les gentlemen et les marchands, c’est-à-dire touts les voyageurs, excepté les domestiques, pour tenir, disaient-ils, un grand conseil. À ce grand conseil chacun déposa une certaine somme à la masse commune pour payer le fourrage qu’on achèterait en route, lorsqu’on ne pourrait en avoir autrement, pour les émoluments des guides, pour les chevaux de louage et autres choses semblables. Ensuite ils constituèrent le voyage, selon leur expression, c’est-à-dire qu’ils nommèrent des capitaines et des officiers pour nous diriger et nous commander en cas d’attaque, et assignèrent à chacun son tour de commandement. L’établissement de cet ordre parmi nous ne fut rien moins qu’inutile le long du chemin, comme on le verra en son lieu.