Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 2.djvu/420

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remarque ; et, comme il se trouvait près de moi, il m’appela : — « senhor Inglez, dit-il, il faut remettre du cœur au ventre à ces drôles, ou ils nous perdront touts, car si les Tartares s’avancent, ils ne résisteront pas. » — « C’est aussi mon avis, lui répondis-je, mais que faire ? » — « Que faire ! s’écria-t-il, que de chaque côté cinquante de nos hommes s’avancent, qu’ils flanquent ces peureux et les animent, et ils combattront comme de braves compagnons en brave compagnie ; sinon touts vont tourner casaque. » — Là-dessus je courus au galop vers notre commandant, je lui parlai, il fut entièrement de notre avis : cinquante de nous se portèrent donc à l’aile droite et cinquante à l’aile gauche, et le reste forma une ligne de réserve. Nous poursuivîmes ainsi notre route, laissant les derniers deux cents hommes faire un corps à part pour garder nos chameaux ; seulement, si besoin était, ils devaient envoyer une centaine des leurs pour assister nos cinquante hommes de réserve.