Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 2.djvu/84

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sac de biscuit et quatre ou cinq pièces de bœuf. Notre chirurgien enjoignit aux matelots de faire cuire cette viande en leur présence, et de faire sentinelle dans la cuisine pour empêcher ces infortunés de manger la viande crue ou de l’arracher du pot avant qu’elle fût bien cuite, puis de n’en donner à chacun que peu à la fois. Par cette précaution il sauva ces hommes, qui autrement se seraient tués avec cette même nourriture qu’on leur donnait pour conserver leur vie.

J’ordonnai en même temps au second d’entrer dans la grande cabine et de voir dans quel état se trouvaient les pauvres passagers, et, s’ils étaient encore vivants, de les réconforter et de leur administrer les secours convenables. Le chirurgien lui donna une cruche de ce bouillon préparé, que sur notre bord il avait fait prendre au lieutenant, lequel bouillon, affirmait-il, devait les remettre petit à petit.